Dans le cadre de la Journée mondiale de l’environnement, Pordata dresse le portrait du pays vers la décarbonisation. Le Portugal se distingue également pour les énergies renouvelables dans le mix énergétique, mais échoue dans la consommation élevée de ressources naturelles et de déchets produits.
Le Portugal a réduit, par rapport à 2005, 35 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) alors que l’Union européenne (UE) en a réduit 24 %. Dans le pays, les industries du transport (28 %) et de l’énergie (15 %) sont en tête des émissions de GES.
Ces données sont mises en évidence par Pordata, la base de données statistiques de la Fondation Francisco Manuel dos Santos, en collaboration avec l’Agence portugaise de l’environnement (APA), à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée ce lundi.
Par rapport à 2005, les émissions de GES ont diminué dans la plupart des secteurs, tant au Portugal que dans l’UE27, à l’exception du secteur agricole au Portugal, dont les émissions de GES ont augmenté de 4,7%, indique Pordata.
Depuis 1990, le Portugal fait partie du groupe des neuf pays qui sont toujours restés en dessous de l’Union européenne en termes d’émissions de GES par habitant. Le Luxembourg est le pays qui émet le plus de GES par habitant.
En 2021, le Portugal avait encore une grande part d’énergie fossile dans son bouquet énergétique : 40,6 % proviennent du pétrole et 23,6 % du gaz naturel. Cependant, 31,6 % proviennent déjà des énergies renouvelables. Par rapport à 2000, le poids du charbon a chuté de manière spectaculaire, passant de 15 % à moins de 1 %, le pétrole a baissé de plus de 20 %, le gaz naturel a augmenté de 16 % et les énergies renouvelables de 17 %.
Il convient également de noter qu’en 2021, 64,9 % de la production d’électricité au Portugal provenait déjà de sources renouvelables. Depuis 2018, plus de la moitié de la production d’électricité provient de sources d’énergie renouvelables.
En ce qui concerne la consommation de ressources naturelles, le pays se situe au-dessus de la moyenne de l’UE. En 2021, le Portugal aura consommé environ 174 millions de tonnes de matériaux. Le ratio par habitant était de 16,9 tonnes, la moyenne européenne étant de 14,1 tonnes, et 86 % plus élevé que la consommation de matériaux de l’Espagne voisine (9,1 tonnes).
Parmi les différents types de matériaux, les minéraux non métalliques, largement utilisés dans la construction, sont les plus consommés au Portugal, représentant environ 63% du total, en 2021. Au Portugal, la consommation intérieure de matériaux a augmenté de 65 % entre 1995 et 2008, année où elle a culminé à 242 millions de tonnes. La trajectoire ultérieure a été celle d’une forte réduction pendant la période de crise économique, suivie d’une quasi-stabilisation autour de 164 millions de tonnes.
Le pays n’est pas non plus très bien loti en matière de déchets. En 2020, 5,3 millions de déchets municipaux ont été produits au Portugal. En moyenne, chaque personne produisait 1,4 kg de déchets par jour. Depuis 1995, la production de déchets par habitant a connu une tendance à la hausse, à l’exception des années de crise, de 2010 à 2013. Mais si l’augmentation a été de 46 % au Portugal, elle n’a été que de 12 % dans l’Union européenne.
Il convient également de noter que la moitié des déchets au Portugal sont mis en décharge et que seuls 13 % sont recyclés. La moyenne européenne est de 23 % pour la mise en décharge et de 30 % pour le recyclage.
En ce qui concerne l’augmentation de la température, par rapport à la valeur de référence (moyenne de la période 1971-2000), l’augmentation de la température est évidente dans toutes les stations météorologiques analysées, à l’exception de Viana do Castelo, avec des écarts atteignant souvent entre 1ºC et 2,3ºC, au cours des cinq dernières années.
En 2022, les températures moyennes les plus élevées des 50 dernières années ont été enregistrées à Bragança, Castelo Branco, Lisbonne et Beja. Si l’on compare la température moyenne des années 70 à celle de la décennie 2010-2019, on constate qu’à Porto, Beja, Faro et Funchal, la différence est d’au moins 1,5ºC.